Entre Abidjan et Lagos, des enfants migrants qui veulent “s’occuper d’eux-mêmes”

Dalia Hamam Lundi 17 Décembre 2018-10:33:27 Bonjour l'Afrique
Des enfants jouent le 5 décembre 2018 avec Berger Oketan, membre de l'ONG MAEJT,à Xwlacodji, dans la ville béninoise de Cotonou
Des enfants jouent le 5 décembre 2018 avec Berger Oketan, membre de l'ONG MAEJT,à Xwlacodji, dans la ville béninoise de Cotonou

Jacques a eu envie de commencer à travailler dès ses 10 ans. Son père a refusé. Alors un jour, il a quitté sa maison de Teme, au Ghana, pour partir vivre au Bénin, comme le font chaque année de nombreux jeunes adolescents en quête d'opportunités économiques, d'après l'AFP.

C'était il y a sept ans. "Je suis monté dans un bus pour Cotonou en me collant à une dame comme si j'étais son fils", raconte le jeune homme. Comme si partir vivre seul à plusieurs centaines de kilomètres, dans un pays étranger, était naturel.

Jacques habite aujourd'hui le quartier précaire et cosmopolite de Placodji à Cotonou, où il a appris le métier de cuisinier. Il n'exclut pas désormais de migrer encore plus à l'est, vers le Nigeria, première économie d'Afrique de l'Ouest.

Joséphine, Togolaise de 16 ans, est partie de son pays natal, le Nigeria, en février. Elle y vivait depuis son enfance, avec sa mère, qui s'était remariée avec un homme de Badagry, non loin de la frontière avec le Bénin. Mais l'adolescente a décidé de quitter ce pays géant de 180 millions d'habitants pour vivre ses propres expériences de l'autre côté de la frontière, à Sèmè-Kraké, au Bénin.

"Si j'ai un travail, je peux m'occuper de moi-même n'importe où", raconte en anglais l'adolescente, qui n'a jamais été scolarisée. "Je ne vois pas ma mère mais ma patronne est bonne et tout va bien", confie la jeune fille, vive et souriante dans son uniforme jaune et vert d'apprentie couturière.

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